lundi 2 août 2010

De l'interchangeabilité des consultants

Un de mes collègues me faisait remarquer l'autre jour que l'adage "personne n'est irremplaçable" est encore plus vrai pour les (jeunes, surtout) consultants. Ce métier étant par essence "généraliste", les missions nécessitent finalement peu de connaissances de fond spécifiques à leur contexte, qu'elles soient sectorielles ou fonctionnelles.

N'en déplaisent aux clients, qui souhaitent avoir des consultants ayant l'expérience de leur métier : souvent, le job concerné requiert quelques notions qui s'acquièrent en quelques jours, voire quelques semaines. Car de fait, le conseil en management ne porte pas sur le fond, mais plutôt sur la forme.

Par ricochet, cela signifie que jusqu'à un certain grade, en fait jusqu'au moment où il a son petit porte-feuille de clients et/ou porte une offre, le consultant est largement interchangeable : au-delà de quelques mots-clés sur son CV (par ailleurs assez malléable au moment de la rédaction de la réponse à un appel d'offres), on le met quand il est disponible au bon moment sur la propale qui traîne. Tout ceci ne joue pas bien sûr en faveur d'un développement de carrière bien construit et tenant compte des aspirations du consultant : le staffing (l'attribution des missions), c'est principalement de la loterie.

Ah bien sûr, cela ne s'applique pas au consultant, et souvent à son grand regret, qui est depuis longtemps en mode régie chez le même client (i.e. un intérimaire de luxe) et qui a fini par devenir irremplaçable aux yeux de ce dernier, qui n'a jamais réfléchi au transfert de compétences vers des ressources internes, et que par ailleurs l'associé dudit consultant, souvent malgré ses relances insistantes, n'a pas cru bon d'organiser la rotation (et puisqu'on vous dit que le client ne veut pas changer !).

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